L’inauguration d’un nouvel hôpital est un évènement dont on devrait se réjouir, particulièrement dans une période où des réformes successives ont affaibli l’offre de soins. A Metz, nous disposons désormais de deux établissements neufs situés à proximité immédiate l’un de l’autre, et des « friches hospitalières » en ville.
Rien ne garantit aujourd’hui que cette nouvelle unité va améliorer à la fois l’offre de soins pour la population et les conditions de travail des personnels. Des premières indications font craindre le contraire. 36 lits ont « disparu » durant le transfert. Les délais de prise en charge des patients vont encore s’allonger et pour certaines pathologies, on attend près d’un an.
L’absence de financements spécifiques pour la construction a conduit les hôpitaux privés messins à s’endetter massivement. Le remboursement de 60 000 euros mensuel va peser sur le fonctionnement de l’établissement. Pour un coût total de 90 millions, 210 millions d’euros seront versés aux banques ! Comment ne pas être inquiet et choqué ?
La course à l’activité la plus rentable, la mieux tarifiée sera renforcée. La concurrence avec le CHR sera exacerbée. Nous sommes loin de la construction d’une offre de soins complémentaire pour répondre aux mieux aux besoins de la population. Les réticences de l’intersyndicale sont là pour témoigner de l’inquiétude des personnels.
Pour l’hôpital Schuman, comme pour l’ensemble de l’offre de soins, il est urgent de sortir des politiques d’austérité et de dégager des financements supplémentaires pour améliorer la situation, annuler les fermetures de lits, revaloriser le personnel et engager un plan d’urgence de formation et de recrutement.
La santé ne peut rester l’otage des politiques antérieures, elle doit au contraire devenir prioritaire dans une conception renouvelée de la réponse aux besoins des populations.
le 23 February 2013
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